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rue pêcherie

26 mai 2013

Les langues violettes des fleurs de trèfle,

Les langues violettes des fleurs de trèfle, léchées par le soleil ; les feuilles de fraisier, toujours triples, audacieuses de vert, gaufrées, lustrées, dentelées, qui ont le même toucher mou et velu que les fraises de lourd rouge tentateur ; le plantin dur, le trèfle blanc, les petites plantes grasses en épi, la mousse, le pissenlit, les fines graminées qui n'auraient pas poussé si l'on avait – comme il est d'usage – regoudronné le chemin ; l'ortie, les pommes, le bouton d'or, les roses en bouton, le chèvrefeuille qui se torsade, mes pieds surpris par une chaude bourrade de mottes touffues, les étranges insectes vigilants aux ailes plus belles que des vitraux de cathédrale, aux mouvements souples comme le vent ; 
un prunier dont le bois chante, son craquement presque identique au gazouillis de l'oiseau qui l'habite, les merles soudain qui explosent de mélodie, le ciel trop bleu, une tige qui se met à tourner toute seule comme un derviche pendu, se saoulant d'un air invisible dans l'ombre du pin paresseux, rauque de parfum chaud et piquant où la fauvette module des chants suaves ; P1040299b
tout cela, les cerisiers ondoyant en cascades, en vertes fontaines, le sapin dégingandé au loin, le grincement discret du prunier encore, les algues noires qui sont trstées, rondelettes, molles et tièdes, dans le creux du chemin, après ce mois de mai où tous les jours il pleut et fait soleil, le dessin des montagnes de calcaire ouvragé, gris et bleu parcouru de toisons vertes, le discours du merle, tout cela sans raison, plus beau que tout.

jim

photo : Jacline 25 mai 2013

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25 mai 2013

Et si c'était vrai ?

Beaucoup de choses parlent dans cette maison. Je découvre un peu Geneviève à travers les objets...
Écrire.
C'est si peu dire que je t'aime.
La voix chaude de Jean Ferrat et puis aussi l'envie de dire, mienne, à tout ce qui se trouve dans cet espace. En conduisant, tout à l'heure, au paysage qui défile. Juste le besoin de dire. Peu importe l'objet. C'est un élan vers.
Une feuille allongée – le nombre d'or ?
C'est à peu près le format de ma baie vitrée au-dessus de l'évier. Un jour, j'y ai vu apparaître un renard. Quelques jours après, je mangeais, assise sur le seuil de la porte, une assiette sur les genoux, et le renard est venu se poser à trois mètres. On s'est regardé, un certain temps. Il est revenu encore une fois ou deux. Étonnement. Rêve du Petit Prince puis pensée de mon père décédé qui vient me trouver à travers le regard du renard. Je ne saurai jamais. Il n'est plus revenu.

Ça n'en valait pas la peine...
ça n'en valait pas la peine, c'est une phrase qui me vient comme ça, qui apparaît dans la fenêtre ouverte du dedans. Je ne sais pas ce qui n'en vaut pas la peine. Le mot peine me gêne d'ailleurs.
Montagnes Sacrées du Levant, là, juste devant moi.
Pensée que l'autre est accessible, dans la simplicité.
Pensée de Jean-Pierre, aveugle, qui se heurte au mutisme de son père en fin de vie.
Qu'est-ce qui mérite d'être écrit ?
Trier n'est pas jouer.
Je ne sais pas jouer au tri. P1040308
Par manque de critère vivant ?
Septembre : Sept ambres.
Il était une fois sept ambres qui vivaient dans le creux d'un vallon entouré de sombres forêts. Ils dansaient dans l'herbe haute aux premiers rayons du soleil et partaient se noyer dans la ville proche le restant du jour. Leur travail y était intense mais ils rentraient le soir comme ils étaient partis, vifs et sereins. Un jour, au lieu de partir à la ville, ils s'arrêtèrent dans la vigne en fleurs près du grand sapin.

Jacline

 photo : Jacline 25 mai 2013

25 mai 2013

Allongée sur le sable fin et doré, sous un soleil

Allongée sur le sable fin et doré, sous un soleil éclatant, Valérie s'abandonna au sommeil. Elle n'avait pu y résister. Elle était si détendue, son corps tout entier respirait le bien-être. Devant elle la mer offrait tous ses charmes. Les différents tons de bleus se déclinaient avec la profondeur de l'eau. Une eau d'une incroyable transparence, plus ou moins bleu turquoise, laissait apparaître une multitude de poissons multicolores. On pouvait apercevoir au loin d'immenses montagnes verdoyantes. Il faisait chaud mais le léger vent rendait la température idéale. Ce paysage là, Valérie en avait toujours rêvé. Mais jamais auparavant elle n'osa partir de Paris. C'est à sa retraite qu'elle décida d'abandoner toutes ses habitudes.543971_10200333667648038_965622416_n D'abandonner sa vie si banale pour laquelle elle s'était conditionnée, pour faire comme tout le monde.D'abandonner son mari, qu'elle n'avait jamais vraiment aimé. D'abandonner son bel intérieur bourgeois, ses penderies bondées de vêtements chics et ses meubles de grande qualité. Elle avait passé sa vie à se créer une image. Celle de la femme idéale selon la société. Le contraire de ses envies profondes. C'est à soixante-cinq ans qu'elle abandonna une image, pour vivre sa vie.

Jannie

photo : Valérie Rétil

25 mars 2013

La main

L'homme dort près de son pommier. Sa vieille veste de velours baille sur son ventre arrondi. Son chapeau est par terre, à ses pieds, comme un gros champignon. Un bolet. De ceux qui profitent de votre inattention pour se gorger d'humidité, de saveur, de couleur, pour gonfler comme des éponges. L'homme, son dos calé contre le tronc de l'arbre, gonfle lui aussi tout doucement à la mesure de sa respiration. Il rêve. Les oiseaux chantent autour de lui comme s'il était l'un des leurs, un animal, ou une plante, enfin inoffensif. C'est peut-être un ogre, comme dans les contes, qui digère son abominable repas de tendre chair innocente. C'est peut-être un sous-préfet aux champs, ou un poète. La vache près de lui a laissé une large bouse dans laquelle des mouches nonchalantes viennent pondre, prévoyante, assurant un bon nid nutritif et tiède pour leurs asticots.
— C'est mon grand-père, dit le petit Benoît à Isabelle qu'il a emmenée avec lui jusqu'ici, lui disant "Viens, je connais un raccourci" alors qu'il l'avait rencontrée sur le chemin de la ferme en ce premier jour de vacances. La fillette avait peur et se serra un peu contre Benoît pour se cacher. l'enfant à la poupée 1904 L'homme, lui, se tenait contre le pommier, comme il se tenait aussi assis contre son mur, certains soirs d'été, au soleil couchant. Il se protégeait lui aussi, sans trop le savoir, il savait que la vie est précieuse et éphémère, il otait la vie aux poules, aux lapins, aux veaux encore sous leur mère, aux cabris, il écrasait les mouches du plat de la main. Il aimait caresser son petit-fils Benoît, et ses autres petits-enfants aussi, de sa grosse main.

 Jim

10 mars 2013

La journée se termine en douceur. Après

La journée se termine en douceur. Après l'agitation et le bruit, le calme apparaît en beauté. Un coucher de soleil d'un orange vif se reflète sur la mer. Celle-ci est tranquille, calme et reposée. Le paysage tout entier est un spectacle reposant. Les mots ne sont pas assez forts pour le décrire. Cette sérénité, ce calme et ce repos profond se retrouvèrent en elle ce jour-là. abraham rattner 1938
Après l'énergie dépensée, les forces déployées et la volonté d'arriver à bout de cette mission, la mère prit son repos bien mérité.
Sentant ce petit être dans ses bras, elle ressentit le plus grand des bonheurs jamais vécu auparavant.

Jannie

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10 mars 2013

Silence après l'atelier

Les pépiements à chacune des fenêtres
et à l'intérieur un silence d'une infinie quiétude, habité parfois du mouvement, de la voix, des gestes de l'un ou l'autre d'entre nous, d'une bribe de conversation, de rires comme des phrases musicales, du passage d'oiseaux dans les champs – trois corbeaux rasant le pré, un chardonneret venant poser son petit corps brun rouge noir, sans poids, au bout d'un rameau du tilleul. La lumière entre bleu clair dans la maison. J'ai tiré un petit guéridon ouvragé devant moi et me suis mis à écrire, tranquille comme jamais. Dehors les oiseaux grands, petits, noirs, blancs ou colorés, par groupes ou isolés, marlene dumas 2003 volent silencieusement, d'arbre en arbre, de pré en pré, de terre en ciel. 
Qu'avons-nous fait tout le matin pour que toute peine, toute guerre, toute maladie soient écartées ?

Jim

9 mars 2013

La majorité des gens ne se rend pas compte de la

La majorité des gens ne se rend pas compte de la chance que l'on a de vivre. La vie est un cadeau, que l'on peut utiliser de la manière que l'on souhaite. La magie de la vie nous donne à chacun, dès la naissance, des sens. Ces derniers nous donnent une faculté incroyable de comprendre le monde, à notre façon. Ce qui est merveilleux, c'est que malgré nos différences et notre personnalité unique, grâce à nos sens et notre réflexion, nous pouvons tous nous créer une vie autonome.
Malheureusement la plupart des gens dans notre société actuelle oublie ou n'ont pas conscience de cette chance d'exploiter nos sens, et de la beauté de la vie.
Des personnes se contentent d'exister et de survivre, alors que d'autres, moins nombreuses, se remplissent de bonheur et d'étonnement devant un coucher de soleil.
Lorsque certains construisent leur vie sur l'argent et la consommation, d'autres observent et cherchent à créer quelque chose d'utile pour eux et la société. Certains sont comme des robots et reproduisent un shéma qu'ils respecteront à vie.jeunesse-ou-vague-au-ballon-rouge Toute leur vie, ils se contenteront de travailler, consommer et dormir. Quel dommage de ne pas se laisser plus de liberté pour apprécier la vie qui est en nous. 
Le plus important dans cette vie est d'être heureux. Pour l'être au plus profond de soi, il faut s'écouter intérieurement et ressentir les choses qui s'y passent. La réceptivité est importante pour l'être humain, qui vit dans un espace, et en communauté.

Jannie

5 mars 2013

Travail

Comment s'appelait-elle
cette dame d'autrefois
cette dame qui commençait tous ses discours politiques
par ces mots : Travailleurs, Travailleuses...
A qui s'adressait-elle ?
Je ne l'ai jamais su car je ne l'ai jamais écoutée jusqu'au bout.

Karel_Appel_Personnages-sérigr1969

Je revois bien dans le coin le mieux éclairé de la pièce commune de la maison d'enfance ce meuble joliment ouvragé que l'on appelait "travailleuse". Ma grand-mère puis ma mère s'en sont servi. Elles y rangeaient dans un ordre sans doute impeccable fils, laines, coton, aiguilles de toutes sortes, boutons multicolores, ouvrages divers...

A mes yeux d'enfants c'était un meuble magique. Mais où est-il et qu'est-il devenu?

 Agnès

5 février 2013

Atelier du mardi

Je suis venu à l'atelier pour écrire. 36 kms à pied, à cheval ou en voiture, selon les jours, selon le temps. Aujourd'hui la pluie fait des fouettées subreptices, dans la soirée, alors que le soleil, le ciel bleu et les beaux grands nuages ont fait la fête douce dans la journée. Est-ce le coeur de l'hiver, le début du printemps ou le reste d'automne... Avec du vieux on fait du neuf. A Paris sur un cheval gris, à l'envers sur un cheval vert. Où sont les neiges d'antan ?
La vieille dame traverse la place de la Concorde à vélo, 87 ans – et toujours aussi pénible, insupportable pour sa fille, malade, qu'elle vient soigner car une mère est indispensable, irremplaçable. Vous, les fils, sachez que vous serez des maris, des pères, des parents, jamais des mères ! et que vous ne voudriez pas en être. Qu'on supprime le mot dans le code civil, bonne idée ! il a fait son temps. Que les garçons naissent dans les choux, les filles dans les roses ! 4074_Jaguar-In-Amazon-Rainforest_2depuis le temps qu'on le réclame. Et les chèvres seront bien gardées et les loups ne mangeront pas les grand-mères mais les gentils petits agneaux. Tout change rien ne change rien n'est jamais pareil, une guerre en chasse une autre. Tire la chasse et la bobinette chiera. Rangez vos ardoises ! c'est l'heure, gaz de schiste !

Jim

4 décembre 2012

DébutDébitDébattreDébiter Déboire !Boire un petit

Début
Débit
Débattre
Débiter

Déboire !
Boire un petit coup c'est agréable
Vivre et laisser dire
Faire et laisser braire

Si le monde
Si la vie
Si la mort
et l'agonie
Si l'amour
et fantaisie
m'étaient conté...

Croire
encore
Croire
malgré
Croire
toujours
Croire
sinon
Croire aux contes de fées !
féerie
du monde
fantasmagorie
dieux et diables
réunis

Karel Appel 1950 moma

Le monde
la vie
la mort
l'amour
féerie et fleurs de pissenlit
féerie
écrit
et poésie

 

Agnès

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